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L'interruption volontaire de grossesse, parlons-en.


L’IVG est pratiquée jusqu’à la 12e semaine de grossesse. Auparavant, deux consultations chez un médecin sont obligatoires. Lors de la première, un examen gynécologique sera effectué. Le médecin énoncera tous les risques liés à l’intervention. Il prescrira une échographie de datation et une prise de sang pour s’assurer de l’âge réel de l’embryon.

La deuxième consultation se fera huit jours plus tard, pour respecter le délai de réflexion. Une attestation sera alors remise pour effectuer l’acte. Il existe plusieurs techniques médicales pour réaliser une IVG. La mineure enceinte devra être accompagnée par un adulte (un parent, un ami, un membre du planning familial…). Une consultation psychologique obligatoire lui sera prescrite. VERS QUELLES MÉTHODES SE TOURNER? Il n'est jamais facile de prendre la décision de faire une IVG. Se pose ensuite la question de la méthode : à l'hôpital ou chez soi avec un médicament? Les arguments pour choisir la mieux adaptée à chaque situation. MÉTHODE MÉDICAMENTEUSE Comment cela se passe? Lors d'une première consultation, on prend de la mifépristone, un médicament qui interrompt la grossesse en bloquant l'action de l'hormone nécessaire à son maintien, favorise les contractions de l'utérus et facilite l'ouverture du col. Puis, 36 heures plus tard, au cours d'une seconde consul­tation, on prend un autre médicament (misoprostol) qui déclenche l'expulsion de l'œuf dans les 4 à 72 heures. Une visite de contrôle est prévue 15 jours à 3 semaines après l'expulsion. Cette méthode est possible jusqu'à la fin de la 5e semaine de grossesse. Avantages Elle est efficace (98 % de succès) et facile d'accès. On peut s'adresser à un centre de planning familial, à l'hôpital en lien avec le service de maternité, à son médecin traitant ou bien à une sage-femme agréée par un centre de référence. Inconvénients Les douleurs de l'expulsion peuvent être importantes. Une étude, pilotée par le centre Clotilde-Vautier à Nantes, montre que 27 % des femmes ont ressenti des douleurs très intenses au 3e jour. Le col d'une femme qui a déjà eu des enfants se dilate en général plus vite et de manière moins douloureuse. Une fatigue, des nausées, des vertiges, des maux de tête sont possibles pendant 2 à 3 jours. Les saignements sont faibles, mais ils persistent 3 à 4 semaines. Sur le plan psychologique C'est la méthode la plus simple et celle qui confère la plus grande autonomie à la femme. Mais les femmes qui vivent cet épisode de leur vie seules, sans compagnon ou ami(e) proche, peuvent la trouver difficile à vivre. Le moment de l'expulsion, les saignements, les soins d'hygiène, la fatigue et la nécessité de se reposer nécessitent de disposer de conditions favorables : un lieu préservé, sans promiscuité. MÉTHODE PAR ASPIRATION Comment cela se passe? Cette méthode, la plus ancienne, se pratique jusqu'à la fin de la 12e semaine de grossesse. Après consultation pour un examen clinique, un rendez-vous est fixé pour l'intervention. L'IVG peut se dérouler sous anesthésie générale (dans 75 % des cas) ou locale. Dans ce dernier cas, on pratique des injections anesthésiantes au niveau du col, ce qui procure parfois une sensation désagréable, mais supportable. Le médecin ouvre délicatement le vagin avec un spéculum, puis il dilate le col. Il peut alors aspirer l'œuf et faire la « toilette » de l'utérus (curetage). Le geste dure 10 minutes à peine. On reste ensuite plusieurs heures sous surveillance.Une visite de contrôle a lieu 15 jours à 3 semaines plus tard pour vérifier que tout va bien. Avantages L'efficacité est très bonne : 99,7 % de taux de réussite.Avec des risques minimes, y compris pour la fécondité future. Quand on rentre chez soi, l'IVG est terminée. Inconvénients L'anesthésie supprime la douleur lors de l'intervention, mais pas celle des contractions utérines qui surviennent après.Des antalgiques sont donc nécessaires. Les 20 % de femmes qui disent avoir très mal sont les jeunes n'ayant pas eu d'enfants ou de fausses couches. Les saignements peuvent être abondants pendant 4 ou 5 jours. Sur le plan psychologique L'anesthésie générale ne « gomme » pas les sentiments qui peuvent accompagner l'IVG : le deuil, la culpabilité... Certaines femmes ne supportent pas l'idée d'être « absente » de cet acte important de leur vie. A-t-on toujours le choix? Non. Car la meilleure méthode pour soi, ne dépend pas que de soi. L'âge de la grossesse compte : une IVG à domicile (médicamenteuse) n'est envisageable que jusqu'à la 5e semaine de grossesse. Et, pour certaines femmes, l'éloignement d'un centre médical pratiquant l'IVG par aspiration rend cette option impossible. Enfin, la surcharge que connaissent certains services allonge aussi la durée de prise en charge. Témoignages, comment j'ai vécu l'IVG Sophie, 12 jours après l'intervention, n'a pas précisé son âge "J'ai subi une IVG et je ne regrette pas... Je regarde juste mon corps qui me paraît étrange. Je me demande quand ma poitrine va reprendre sa taille normale et quand les saignements vont s'arrêter. D'autant que dans l’hôpital où je suis allée, l'accueil n'était vraiment pas leur point fort ! J'ai eu très peu de renseignements et personne n'était disponible pour me parler en privé. En plus, je me voyais mal parler d'IVG avec des mères en gros ventre dans la salle d’attente...Je n'en ai parlé à personne dans mon entourage car j'ai peur de leur réaction. Je ne culpabilise pas pour l'instant. Pourtant, je sens que j'ai besoin d'en parler... ma vie continue. Je ne sais pas si un jour je serai prête à avoir un enfant, mais à l'heure qu'il est je m'en moque. Peut-être que cette déclaration en fera bondir certaines. Cela dit, je ne considère pas l'IVG comme un moyen de contraception et si je pouvais revenir en arrière, je ferais tout pour ne pas tomber enceinte... D'ailleurs, ça me fait bizarre d'employer ce terme… L'avis de la psychologue, Pascale Giaccio : cette femme emploie le terme "subir", ce qui est relativement fort. Comme si elle se sentait obligée, comme si elle n'avait pas le choix. Or, l'important c'est de s'approprier la décision. De faire un choix et de l'assumer. C'est tout un travail psychologique. En ce qui concerne l'accueil de l'hôpital, c'est très subjectif. Elle peut s'être sentie mal là où d'autres se sont peut-être senties très bien accueillies. Dans ces moments-là, on est rarement intègre. Les femmes ne pensent qu'à une chose une fois à l'hôpital : résoudre leur problème. Il est rare que l'on n'en parle à personne. Toute personne mineure doit se présenter avec une personne majeure, ce qui fait déjà un interlocuteur. Quant aux personnes majeures, il est bien de parler avec son partenaire, une amie… Cela est important : se sentir accompagnée, soutenue. Il ne s'agit pas d'en parler à tout le monde, mais de choisir ses confidents. **** Anne, maman de deux enfants , "Je ne savais que faire. Garder ou non le bébé ? Cela aurait fait un troisième enfant. J'avais très peur des conséquences psychologiques d'une telle décision. J'ai voulu me préserver car je ne voulais pas être une nouvelle fois à la peine. J’ai mes deux filles et ce bébé qui allait arriver, les nuits courtes à gérer seule (mon conjoint travaille de nuit), les pleurs.... Je ne m'en sentais plus la force, pas si tôt, pas maintenant. J'ai donc pris la décision d'avoir recours à l'IVG. J'ai avalé les comprimés de Mifégyne, puis 48h après je fus hospitalisée une demi-journée pour deux autres comprimés pour l'expulsion. J'ai fondu en larmes quand je suis rentrée dans la chambre qui allait être la mienne pour ces quelques heures. Au cours de la matinée la sage-femme m'a demandé si cela n’était pas trop dur ". Je pleurais, je lui ai expliqué que ma décision était pourtant mûrement réfléchie.La sage-femme m'a expliqué que c'était comme un deuil.Même si c'est une IVG, il faut faire le deuil de l'enfant. Mon IVG s'est bien déroulée au niveau physique mais cela restera en moi comme une étape de ma vie. Je ne souhaite à personne d'avoir à passer par là car c'est très dur psychologiquement. Bien que je sois très entourée. L'avis de la psychologue, Pascale Gioccio : quand la femme est déjà mère, le cas est différent: elle sait ce qu'est une grossesse dans son corps et dans son cœur. On sent que cette femme a décidé, qu'elle vit son choix. La sage-femme avec qui elle a échangé a été très bien. Il ne s'agit pas vraiment du deuil de l'enfant, on est à un stade embryonnaire. Mais plutôt du deuil de la situation. Anne semble forte et a eu la capacité d'accepter la situation. Voilà comment surmonter une telle épreuve. **** Daphnée, le lendemain de son IVG, maman de 4 enfants " J'ai avorté hier de mon cinquième enfant. J'en ai 4 de 8, 5, 3 ans et 1 an. Je crois que je me remettrai difficilement de cette décision. J'ai hésité jusqu'au dernier moment (IVG par aspiration avec anesthésie générale). Je ne l'avais dit qu’à ma famille proche. Mon mari m'a laissé le choix mais n'en voulait pas car avec quatre c'est déjà du travail et des finances... Bref, la liberté du choix me revenait, et ce n'est pas une position facile car quoi que l'on fasse, les conséquences sont irréversibles. On trouve 1000 excuses pour avorter. Après, on croit que l'on va être soulagé, que tout va reprendre son cours…Mais non. On réalise vraiment ce qu'il vient de se passer et on trouve 1000 motifs pour regretter ce choix. Sauf qu'il est trop tard et qu'il faut vivre avec ses regrets et sa culpabilité. Bien entendu, ceux qui vous ont "aidée" dans votre choix ne peuvent pas ressentir votre souffrance. Je pensais que l'amour pour mes quatre autres enfants m'aiderait à tout effacer, mais c'est faux! Le fait de faire un choix vous balance l’autre en pleine figure : celui que vous auriez dû vraiment prendre. Et maintenant, il est trop tard pour toujours.... L'avortement est peut-être une solution pour certaines et heureusement, mais faire un choix pareil sans encadrement et dans la précipitation est un drame pour celles qui ont à choisir. Je donnerais n'importe quoi pour revenir en arrière… L'avis de la psychologue, Pascale Giaccio : si cette femme avait gardé le bébé, elle l'aurait sûrement regretté. On est dans un cas où aucun des choix ne convient. Pour que tout se passe bien, il faut qu'elle accepte son choix, qu'elle l'assume. Daphnée pourra ainsi surmonter cette épreuve. L'écueil ici, c'est que les regrets la rongent quoiqu'elle en décide. Tant que Daphnée n'acceptera pas sa décision, ça n'ira probablement pas mieux. Chez MPEB nous savons combien l'interruption volontaire de grossesse peut-être difficile à vivre, autant cette décision que le " après ". Nous estimons que le sujet est encore très tabou et surtout très fragile, les femmes ayant recours à l'IVG ont tendance à se renfermer avec leurs regrets et leur culpabilité. Alors nous aimerions vous aider, n'hésitez pas à nous laisser un MAIL dans l'onglet CONTACT, ou encore un message sur notre page Facebook, notre compte Instagram. Nous vous souhaitons un prompt rétablissement si vous sortez d'une de ces situation et beaucoup de courage pour le futur à venir.

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